Présentation du DIU
Contexte et justification
La résistance aux antimicrobiens et plus particulièrement aux antibiotiques est devenue une préoccupation mondiale et plus encore pour l’Afrique subsaharienne où il existe très peu de données statistiques.
Pour ce qui est des infections bactériennes, les conditions d’hygiène déplorables facilitent les transmissions tant au niveau interhumain qu’animal et environnemental. La prescription inadéquate, l’automédication et la vente libre des antibiotiques viennent augmenter une consommation non rationnelle de ces médicaments. Aussi l’utilisation des antibiotiques de dernière génération dans la filière animale a contribué à aggraver la situation.
Différentes études confirment l’importance du problème de la résistance aux antibiotiques dans les pays en voie de développement en particulier la production de bêtalactamases à spectre élargi (BLSE) chez Escherichia coli et Salmonella, puis la résistance aux quinolones chez les bactéries à Gram négatif. Il en est de même pour les bactéries à Gram positif comme les stahylocoques vis-à-vis de la méticilline et les streptocoques vis-à-vis des pénicillines.
La discordance entre l’importance de la résistance bactérienne aux antibiotiques et le nombre restreint de publications scientifiques d’origine africaine reste particulièrement frappante et semble lié à un manque de compétence dans le domaine. En effet la formation concernant les problèmes de la résistance vis-à-vis des antibiotiques est peu assurée par les facultés de sciences de la santé. Pour la majorité des étudiants qui se destinent à une carrière scientifique et les professionnels de la santé, la formation est réalisée dans les pays européens. L’accès à ces formations est difficile en particulier en raison d’un nombre de places limitées et des coûts élevés.
Pour ce qui est de, l’OMS note que la résistance aux antimicrobiens phénomène compromet la prévention et le traitement efficaces d’un nombre croissant d’infections dues à des bactéries, des parasites, des virus et des champignons. Elle constitue une menace croissante pour la santé publique dans le monde et nécessite de prendre des mesures dans tous les secteurs et à l’échelle de la société tout entière.
Elle compromet les acquis des objectifs du Millénaire pour le développement et remet en question la réalisation des objectifs de développement durable.
C’est dans ce sens que l’OMS a fait adopté, en 2015, par les Etats membres, le plan d’action mondial de lutte contre la résistance aux antimicrobiens. En Septembre 2016, lors de l’Assemblée générale de l’OMS, les Etats membres se sont engagés pour des actions concrètes contre la résistance aux antimicrobiens. Il s’agit du 4ème problème de santé publique qui est discuté lors de cette réunion de haut niveau des Etats membres de l’ONU. Pour la mise en œuvre des différentes stratégies de lutte, l’OMS s’est engagée dans le renforcement de capacité des personnes ressources des pays membres pour la surveillance de la consommation et de la résistance, pour l’élaboration des plans nationaux et leur mise en œuvre.
Au regard de ce contexte, il est nécessaire de développer une formation structurante, qualifiante et diplômante à l’adresse des chercheurs, des professionnels et des acteurs intervenants dans le domaine spécifique de lutte contre la résistance aux antimicrobiens. Ce DIU se donne pour objectif donc d’apporter une réponse aux attentes de renforcement de capacité à travers une collaboration/coopération des acteurs mondiaux en matière de lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
Objectif de la formation
Améliorer les capacités des pays dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens par le renforcement des compétences des professionnels de la santé et de l’ensemble acteurs de santé publique sur la biologie des bactéries, les bonnes pratiques cliniques en matière de prise en charge des infections, les précautions de lutte contre les infections nosocomiales et les stratégies mondiales en matière de lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
Objectifs pédagogiques
Décrire les modes d’action des antibiotiques
Connaitre les différents mécanismes de résistance bactérienne aux antibiotiques
Réaliser et interpréter les résultats d’un antibiogramme
Comprendre le rôle du laboratoire dans le dépistage et la surveillance des bactéries multirésistantes (BMR)
Comprendre la nécessité du test de sensibilité aux antibiotiques des germes pathogènes
Connaître les bonnes pratiques de recueil et de transport des échantillons pour les analyses cytobactériologiques
Optimiser la prescription d’antibiotiques dans les principales infections bactériennes
Décrire les moyens de prévention et de contrôle de la transmission et de la diffusion des bactéries multirésistantes à l’échelle d’un établissement de soin et de la communauté
Mettre en place un système de surveillance de la résistance bactérienne aux antibiotiques
Maitriser la gestion des antibiotiques en milieu hospitalier et extrahospitalier
Maitriser une investigation de cas d’infections associées aux soins.
Durée de la formation
5 semaines : Du 21 Mai au 23 Juin
Universités
Université Nazi Boni de Bobo Dioulasso
Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo
Université de Montpellier
Certificat
Diplôme Interuniversitaire
Date de début de la formation
Année universitaire 2016-2017
Origines des participants
Afrique sub-saharienne francophone
Formateurs
Formateurs Afrique : Enseignants de l’Université de Ouagadougou et de l’Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso, Enseignants des Universités des pays de l’Afrique Sub-saharienne, Patriciens Hospitaliers du Burkina Faso et de différents autres pays africains, Experts du Ministère de la Santé, Experts de l’OMS.
Formateurs Europe : Enseignants de l’Université de Montpellier, Praticiens Hospitaliers des Hôpitaux (France), Professionnels des ONG et des associations, Expertise France, APHP (France), Experts de l’OMS à HQ et à AFRO, Secrétariat de l’OMS pour la résistance aux antimicrobiens, Centre collaborateur de l’OMS sur la résistance aux antimicrobiens à OLSO